
Le 20 février 2025, le ministre de la Santé et du Développement Social du Mali, le médecin Colonel Assa Badiallo TOURÉ, a ouvert les travaux de la revue annuelle 2024 du Programme National d'Eradication du Ver de Guinée (PNEVG).
Cette rencontre, qui se tient sur deux jours, réunit des responsables de la santé, les points focaux des régions concernées par la maladie à savoir les directeurs régionaux de la Santé et les points focaux ver de Guinée des régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, du district de Bamako ainsi que les partenaires techniques et financiers engagés dans la lutte contre la maladie.
Cette revue a pour objectif d'évaluer l'état des progrès réalisés en 2024 et de discuter des stratégies pour éradiquer cette maladie parasitaire. La dracunculose, transmise principalement par l'eau contaminée, reste une priorité de santé.
Selo la cellule de Communication du MSDS ; lors de son allocution, le représentant résident de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) au Mali, Patrick Kaboré, a insisté sur l'importance de la prévention, a souligné l'absence de vaccin ou de traitement spécifique contre cette maladie. "La lutte contre la dracunculose repose essentiellement sur des mesures préventives, et grâce à une mise en œuvre rigoureuse de ces stratégies, l'éradication de la maladie est désormais en vue", a-t-il déclaré.
Kaboré a également rappelé que sur les 194 pays membres de l'OMS, 187 ont déjà été certifiés exemptés de dracunculose, tandis que deux sont au stade de pré certification.
Au Mali, la lutte contre la dracunculose, également connue sous le nom de ver de Guinée, a débuté dans les années 1990. Selon le ministre de la Santé et du Développement Social, le médecin colonel Assa Badiallo TOURE, des progrès significatifs ont été réalisés au fil des années. Cependant, le pays n'a pas encore atteint l'objectif d'éradication totale.
En 2024, le Mali a enregistré 30 infestations humaines, contre un seul cas en 2023, ainsi que 47 infestations animales, marquant ainsi une réduction de 40 % par rapport à l'année précédente.
Bien que ces résultats soient encourageants, ils demeurent insuffisants aux yeux des autorités sanitaires, notamment en raison des défis persistants. Des infestations animales continuent d'être signalées dans plusieurs localités, particulièrement dans des zones inaccessibles en raison de l'insécurité qui sévit dans certaines régions du pays.
Entre 2015 et 2024, le Mali a notifié 9 cas humains et 169 infestations animales, les chiens étant les plus touchés par la maladie, avec 154 infestations recensées sur l'ensemble de cette période. Douze (12) chats et un âne ont également été affectés.
Ces résultats témoignent d'une dynamique positive, mais rappellent également que la bataille contre le ver de Guinée n'est pas totalement gagnée.
Toutefois, malgré ces avancées, des menaces subsistent, notamment en raison de l'insécurité qui affecte certaines régions du pays, rendant difficile l'accès aux soins.
Face à ces défis, le ministre de la Santé a appelé les directeurs régionaux de la santé des zones les plus touchées, notamment Ségou et Mopti, à redoubler d'efforts pour éradiquer définitivement la transmission de la maladie. La poursuite des actions de sensibilisation, la surveillance renforcée et l'amélioration de l'accès à l'eau potable et aux services de santé sont essentielles pour atteindre cet objectif.
Les travaux de la revue annuelle 2024 soulignent à la fois les progrès réalisés et les obstacles persistants, mettant en évidence la nécessité d'une mobilisation continue des autorités nationales et des partenaires internationaux pour mettre fin à la dracunculose, une maladie qui touche encore de nombreuses personnes.
La Rédaction de Nouvelles du Mali.