NouvElles du Mali est un site d’information dont la ligne éditoriale est dédiée aux thématiques féminines. On nous demande souvent si cela veut dire que nous ne traitons pas des sujets qui intéressent les hommes ? A ceux là nous répondons simplement que les sujets qui intéressent les femmes concernent plus les hommes. NouvElles du Mali existe justement pour apporter un peu d'équilibre dans le traitement des sujets liés au genre qui sont souvent peu estimés par les médias.
En exclusivité cette année, nous vous proposons votre nouvelle émission: A VOUS L'INFORMATION ! A vous l'information : votre émission qui va vous permettre de faire votre propre analyse des informations que vous rencontrez sur les réseaux sociaux.
NouvElles du Mali, L'information par les femmes et pour les femmes!
Nous assistons de nos jours au Mali à une montée en flèche des violences conjugales d’où plusieurs meurtres faites aux femmes. Ce phénomène qui doit être combattu n’a de cesse de s’accroitre.
La violence conjugale fait partie des Violences basées sur le genre (VBG) qui ont enregistré
2164 cas déclarés en 2016 sur environ 20% des localités au Mali surtout celles touchées par la crise sécuritaire, selon le Sous Cluster VGB des Nations Unis au Mali.
En espace de quelques années consécutives, plusieurs cas de violences conjugales entrainant la mort ont été enregistrés au Mali et à chaque fois ce sont les femmes qui sont les victimes.
Récemment, aucun chiffre ne fait mention du nombre de cas de violences conjugales enregistrés sur l’ensemble du territoire basé sur une étude avérée. La dernière étude date de 2013.
Tous les couples connaissent des hauts et des bas, mais les disputes répétitives et les scènes de jalousie virent facilement aux violences conjugales allant souvent jusqu’au meurtre avec ou sans préméditation, surtout si l’un des partenaires est sous l’emprise de l’alcool ou de drogues.
Le 05 février 2015, Mme Dicko Mariam Diallo a été poignardée à mort avec plus de 10 coups de couteau au domicile conjugal à Bacodjicoroni ACI par son mari, Soumaïla Dicko qui d’après les témoignages de la police, semblait être sous l’emprise de stupéfiants.
Juste après, le 23 janvier 2016, Mme Kamissa Sissoko a succombé sous les coups de l’arme automatique de son mari Amadou Fall tiré à bout portant sur elle.
Dans la nuit du 28 au 29 décembre 2017, Fanta Sekou Fofana est tuée par son conjoint à la présidence du Mali, première institution où elle était employée comme standardiste.
Plus récemment, le 21 mai 2019, Lassana Kanté a égorgé sa femme Kadia Kanté et a essayé de se suicider juste après.
Le crime de trop et encore le plus récent, le 4 septembre 2019, Tenin Niambébé tombe sous les coups de feu tirés à bout portant par son mari qui se suicide juste après.
La juridiction malienne ne prévoit aucune loi distinctive contre les violences conjugales au Mali, cependant sur le plan pénal, les viols, et les agressions physiques sont punis.
En plus de l’assassinat, Ces violences peuvent se manifester sous plusieurs formes : les violences verbales, les violences sexuelles, les violences physiques et les violences psychologiques.
D’après Madame Santara, entièrement dépendante économiquement de son mari, elle se dit tous les jours victime de violences verbales de la part de ce dernier qui ne cesse de lui donner des ordres. Son mari un homme aisé lui fait du chantage la menaçant de la divorcer et de lui prendre ses 4 enfants. Il est allé jusqu’à demander au gardien d’espionner tous ses faits et gestes de la journée.
La dame se dit incapable de quitter cet homme parce que d’abord elle s’est habituée à son petit confort et ensuite par peur de perdre ses enfants. « Si je le quitte comment ferais-je pour subvenir à mes besoins ? Je ne travaille pas et je me vois mal retourner chez mes parents ».
Les violences sexuelles s’expriment de plusieurs manières. Elles peuvent être l’obligation de l’un des conjoints à avoir des rapports sexuels parce qu’il pense que c’est son devoir d’époux, se laisser insulter pendant l’acte sexuel, se laisser attacher, mordre ou battre durant l’acte sexuel sans son consentement, se faire prostituer par son conjoint ou être obligé de regarder des films pornographiques.
Monsieur Traoré de son nom d’anonymat nous confie que lui ne peut jouir au lit que s’il insulte vulgairement sa femme. Il dit avoir essayé d’arrêter plusieurs fois à cause des plaintes répétées de sa femme mais n’y arrive toujours pas. « Je suis plus excité quand je répète des mots vulgaires ».
On parle de violences physiques lorsqu’il y a coups et blessures par l’un des partenaires sur l’autre. Ça  peut partir d’une gifle, à la frappe en passant par des coups de poing et de pieds et terminer par un assassinat. Ces coups laissent très souvent des traces et instaurent un climat de peur.
Une vieille femme d’une soixantaine d’années nous explique que ces violences ne datent pas d’aujourd’hui. Son mari décédé, l’a plusieurs fois cassé les côtes et fendu les lèvres, et ce, sous les yeux des autres parents dans la grande famille sans que personne ne lève le petit doigt pour lui venir en aide.
Il y a violence psychologique lorsqu’il y a dénigrement de son partenaire, des commentaires blessants sur le partenaire en public, des critiques sur la manière de faire ceci ou cela. Ces violences comportent des humiliations, des menaces de mort, etc.
Que ce soit avec ou sans des coups, les violences conjugales apportent toujours une baisse de l’estime de la victime.
Au Mali, plusieurs associations sensibilisent et luttent afin d’éradiquer ce mal qui tuent les femmes notamment  l’Associations des Femmes Battues (AFB), l’Association pour le Progrès et la Défense des Droits des Femmes Maliennes,  l’ONG « Femmes et Droits Humains » et  le collectif « LES AMAZONES » pour ne citer que çà . A cause des cas de plus en plus fréquents dont sont victimes les femmes, tous ces acteurs de la société civile se mobilisent en faveur de l’adoption d’une loi portant sur les violences basées sur le genre au Mali.
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Mariam Kouyaté Â
Assétou Diarra
pour Nouvelles du Mali.
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