Elles sont venues du Burkina-Faso, du Niger, du Mali, de la Guinée, du Bénin, du Togo  et du Sénégal, à l’occasion de la 1^ère édition francophone  de « Women Edition » organisée par Population Reference Bureau (PRB), un partenaire technique et financier américain,  du 17 au 21 Juin 2019 à l’hôtel Ndiambour à Dakar.

L’objectif de cette rencontre a été de former les journalistes africaines francophones en vue d’un traitement mieux soutenu des thématiques liées à la santé de la reproduction notamment la planification familiale et l’apport des religieux pour une meilleure adoption par les populations dans les pays  de l’Afrique de l’ouest. 

Population Reference Bureau a voulu pointé du doigt les résistances et les insuffisances qui freinent l’avancée de l’application de la planification familiale dans les pays ouest africains. En effet, durant ces cinq jours de formation, les journalistes ont eu droit à des conférences et débats d’échanges et de partages d’expériences avec des acteurs clés notamment les religieux, les spécialistes en matière de  santé reproductive (sages- femmes et autres),  « les marraines communautaires » au sein des quartiers qui jouent un rôle  social important auprès des populations, les spécialistes de la démographie et les représentants du secteur public.

En plus des discussions, plusieurs visites de terrains ont été réalisées en vue de  faire une meilleure insertion dans la sphère de la planification  familiale, notamment à la clinique Ya-sin  au quartier « parcelles assainies », un quartier populaire à Dakar d’environ plusieurs centaines de milliers d’habitants et à l’ONG RAES qui mène des campagnes de sensibilisation auprès des jeunes sur la santé de la reproduction.

Les participantes se disent satisfaites de cette rencontre qui selon elles va permettre d’avoir une meilleure approche  pour aborder les thèmes sur la planification familiale et la santé de la reproduction notamment avec les religieux qui sont le plus souvent très rétissants et dont l’expérience Sénégalaise est très réussie car ils ont pu produire un livre sur les argumentaires islamiques tirés du Coran et qui autorisent la planification familiale auprès des couples mariés.

 

 

Témoignage de Madame Hortense Djenebou Tieba, journaliste au niveau d’une radio communautaire au Burkina Faso « le livre sur les argumentaires islamiques Sénégalais, je le salue et ceux qui ont travaillé à son élaboration. Je n’étais pas au courant de son existence, mais je pense que c’est vraiment important surtout pour nous. Il va servir beaucoup car souvent nous sommes confrontés à des questions avec nos interlocuteurs, surtout les leaders religieux, nous n’avons pas d’issues de sortie car n’ayant pas une maitrise de la bible ou du coran. Mais maintenant si nous avons ce argumentaire et nous savons que les éditeurs se sont basés sur les écritures saintes, nous avons dans les jours à venir, des informations pour nous défendre, pour pouvoir les convaincre de parler, de dire haut ce qu’ils disent tout bas ou ce qu’ils ne pensaient même pas ».

 Autre témoignage, celle de Madame Ramata Bengaly  qui travaille au niveau d’un journal privé au Mali «  cet atelier a permis de voir tout l’effort que le Sénégal a fait par rapport à la sensibilisation pour permettre   aux femmes d’accéder aux services de santé en matière de planification familiale. Ici ce qui m’a vraiment touché, c’est le cas des « marraines de quartier », qui ne gagnent pas un centime et se donnent à fond pour sensibiliser les femmes, les amènent au centre de santé et les aident à poursuivre leur grossesse dans les conditions normales. En plus, elles les suivent jusqu’à l’accouchement, et ça ne s’arrêtent pas là aussi, elles suivent aussi les enfants jusqu’à un âge avancé. Donc je pense que ces genres d’initiatives doivent permettre à nos pays de rehausser le taux de planification familiale afin de maitriser la fécondité. »

En s’inspirant de l’expérience enrichissante du Sénégal, ces amazones devront, de retour dans leur pays respectif, ouvrir le débat autour de ces sujets afin de contribuer à la réduction de la mortalité infantile.

Rappelons que le Mali avait deux représentantes parmi les lauréates, Madame Ramata Bengaly, du Journal « Indépendant » et Madame Assétou Diarra Diallo, du site web d’information « Nouvelles du Mali ».

Bon vent à cette première édition francophone de « Women edition » !

Par Assétou Diarra pour Nouvelles du Mali