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NouvElles du Mali, L'information par les femmes et pour les femmes!
La tontine pour l’achat des bœufs ou plus communément appelée « tonton » est devenue monnaie courante chez nous au Mali depuis un certain temps.
Ce système établi par la population qui vise à se procurer de la viande pour la fête se fait par groupe.
Ce sont généralement un groupe de personnes d’un même service, d’un même quartier, d’un même grin ou tout simplement des hommes d’une même famille qui cotisent une forfaitaire pour acheter un bœuf pour la fête de Ramadan.
Cette pratique a plus ou moins des avantages selon certains et d’autres.
D’après Madjou Diallo éleveur de bœufs dans le quartier de Moribabougou droit : « avec cette histoire de covid19, tout tourne au ralenti en ce moment. Les activités étant plus ou moins arrêtées durant presque deux mois par l’histoire de couvre-feu, la plupart de nos clients ne nous ont pas approchés cette année.
D’habitude à cette période de la fête, nous arrivions à écouler une grande quantité de nos têtes mais tel n’est pas le cas cette année.
Avec une expérience de travail de plus de 10 ans,  je m’occupe moi-même de mes bœufs et les prix de vente varient entre 125 000f CFA et 500 000f CFA. »
Mme Danté, une retraitée des impôts nous révèle n’avoir jamais participé à ces tontines. « De mon temps, l’administration l’a toujours fait pour nous. Cela allait des plantons aux secrétaires. Mais vous connaissez nos services, les cadres même en bénéficiaient. Ça m’a permis durant mes années de service de ramener chaque année de la viande pour la fête.»
Quant à monsieur Doumbia : je me suis retiré de ces tontines depuis presque trois ans. Les parts que je recevais étaient trop cher payés à mon goût. Depuis, chaque année, je vais payer ma viande moi-même au marché ou près du boucher du quartier et cela me satisfait amplement d’ailleurs »
Pour monsieur Kamissoko résidant à bolibana : « je ne pourrais pas m’en sortir sans ces tontines. Juste après chaque mois de Ramadan, au service, nous commençons la cotisation de l’année à venir. Il s’agit d’un montant de 1 000f CFA/mois ce qui nous permet à l’approche de la fête de nous retrouver avec une jolie somme et d’acheter de gros bœufs et tout le monde est d’ailleurs toujours content. Pour les pattes et la tête du bœuf, elles sont rajoutées sur les tas de chacun à tour de rôle. Ce système de tontine est un moyen d’épargne pour beaucoup de personnes qui doivent faire face à de multiples dépenses allant de l’achat des vêtements de la famille au prix de condiment à l’approche des fêtes. Quand on a déjà de la viande à côté, on se sent plutôt rassuré ! » Ajoute monsieur Kamissoko dans un grand éclat de rire.
Ce système reste un moyen de partage et de cohésion sociale. Il permet aussi de faire gagner assez vite de l’argent aux jeunes bouchers qui trouvent leur bonheur dans l’abattage et la dissection des bœufs qui n’ont aucun secret pour eux. Ces jeunes bouchers sont pris en contrat sur le moment dans chaque tontine gagnant ainsi  un montant entre 6 000f CFA à 7 500f CFA par bœuf et aussi la peau en supplément. C’est aussi l’occasion pour ceux qui épilent les poils des pattes et têtes de gagner des sous. Ils cèdent leur service complet à 2 500 f et offrent également le choix de les fumer selon le client. Si dans certain groupe, la tête est les pattes sont données à tour de rôle, dans d’autres par contre elles sont vendues à celui qui est preneur et cet argent sert à payer le boucher !
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Fatoumata Diaby et Mariam Kouyaté pour Nouvelles du Mali.
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