Chaque année au Mali, des millions de musulmans célèbrent l'Aïd al-Adha, également connue sous le nom de la fête du Sacrifice ou de la fête de Tabaski. Cette célébration religieuse revêt une grande importance dans l'islam et est marquée par des prières, des rassemblements familiaux et des actes de charité. Pour les hommes et les femmes sans oublier les enfants, les plus belles tenues, parures et accessoires (chapeaux, ceintures et lunettes) sont revêtus à l’occasion.

Durant toute la journée de la Tabaski 

et deux jours après, les festivités continuent. Des milliers d’enfants jalonnent les rues des villes vers les centres de loisirs et les pâtisseries. Vigilance et prudence sont de rigueur afin d’éviter le pire lors des traversées de routes à grande affluence  ou encore lors de trajets compliqués où les enfants se perdent en chemin.

L'Aïd al-Adha commémore le sacrifice d'Abraham, connu sous le nom d'Ibrahim dans l'islam, et son fils Ismaël. Selon la tradition islamique, Dieu a mis à l'épreuve la foi d'Abraham en lui demandant de sacrifier son fils bien-aimé. Alors qu'Abraham s'apprêtait à obéir à cet ordre divin, Dieu a envoyé un bélier pour le remplacer, démontrant ainsi la soumission totale d'Abraham à sa volonté. Cette histoire est considérée comme un exemple de confiance en Dieu et de sacrifice pour les croyants musulmans.

Tôt le matin au Mali, les moquées résonnent l’appel à la prière pour la célébration de l'Aïd al-Adha, où les fidèles se rassemblent pour offrir des prières spéciales et des supplications à Dieu. Après la prière, les familles se réunissent pour partager un repas festif, qui comprend souvent des plats traditionnels préparés avec la viande du sacrifice. Selon la tradition islamique, une partie de la viande est offerte aux membres de la famille, une autre est distribuée aux proches et aux nécessiteux, renforçant ainsi les liens de solidarité et de fraternité dans la communauté.

Le sacrifice d'un animal, généralement un mouton, une vache ou une chèvre, est une pratique courante pendant l'Aïd al-Adha, symbolisant le geste d'Abraham et rappelant aux croyants l'importance du sacrifice, de la générosité et du partage. Les musulmans qui ont les moyens sont encouragés à sacrifier un animal et à partager la viande avec ceux qui sont dans le besoin.

Moments très festifs pour les enfants car ces derniers bénéficient à l’occasion de dons de la part des oncles, tantes ou grands-parents pour les salutations et vœux qu’ils leurs souhaitent. Ces dons sont soient en nature (jus, bonbons, viande) ou en argent (généralement des pièces mais les plus aisés s’en sortent avec des billets). En plus des mets copieux et des jus concoctés pour l’occasion, les enfants sont les plus chanceux et heureux de cette fête. D’ailleurs certains continuent des mois après à consommer l’argent récolté lors de la fête.

Selon Monsieur Diamoussa Soumano, homme de caste et historien, les salutations que les enfants font de porte à porte permettent de les initier à la cohésion sociale. Ils apprennent ainsi l'importance de cotoyer non seulement les familles éloignées mais aussi les voisins proches qu'ils soient riches ou pauvres. Ils sont  encouragés en retour la plupart du temps par des pièces d'argent. Ces enfants qui se promènent durant ces trois jours de fête visitant même les familles inconnues reçoivent les bases de cette valeur de partage appelé en Bamanankan le "djatiguiya" que seuls les maliens ont le don de pratiquer.

En plus des prières et des sacrifices, l'Aïd al-Adha est également une occasion de réfléchir aux valeurs de l'islam, telles que la foi, la compassion, la générosité et le partage. C'est un moment de joie et de gratitude pour les musulmans du monde entier, qui se rassemblent pour célébrer leur foi, leur culture et leur identité dans un esprit de fraternité et d'unité.

Assétou Diarra pour NouvElles du Mali