L’Institut Nationale pour la Démocratie (NDI) a initié du 9 au 11 juillet 2024 à Lagos au Nigeria, une conférence régionale sur la lutte contre la manipulation des informations en Afrique de l’ouest. Parmi tous les pays d’Afrique de l’ouest invités, l’Association des Professionnelles de la Presse en ligne au Mali (APPEL-MALI) a eu l’honneur de représenter le Mali à travers Mme Diallo Assétou Diarra du journal en ligne NouvElles du Mali.
La cérémonie d’ouverture s’est déroulée sous la présidence de SEM
l’Ambassadeur du Canada au Nigeria, partenaire technique et financier de l'événement. La plus part des pays de l'Afrique francophone étaient représentés notamment Mali, Burkina Fas, Niger, Cote d'ivoire, Sénégal, Guinée Conakry, la la Sierra Lionne et la RDC. Chaque pays a eu l'occasion de partager son expérience autour d'un panel.
Dans un paysage médiatique en constante évolution, l'Afrique fait face à un défi croissant : la manipulation des informations les informations à caractère discriminatoire, les fausses informations, les mésinformations et toutes les autres formes de désinformations liées à l'utilisation de l’intelligence Artificielle (IA) notamment les Deepfake. Ces pratiques insidieuses affectent non seulement la crédibilité des médias mais aussi la stabilité sociale et politique de nombreux pays sur le continent. C’est dans ce climat qu’a débuté les travaux de cette rencontre régionale.
Les trois (3) jours d’atelier ont permis d’étudier les implications de la manipulation de l'information par l'intelligence artificielle (IA) dans un contexte urbain et rural en pleine croissance. À travers des partages d’expériences notamment des pays africains francophones, anglophones et en transition ou pas ; des observations sur le contexte annuel et l’implication des femmes et des couches marginalisées ; et des enfin en analysant de données des études réalisées, nous avons identifié plusieurs tendances et préoccupations critiques.
Les conséquences de la manipulation de l'information sont vastes et profondes. Elles vont de la désorientation des électeurs lors des élections à la propagation de la haine ethnique et religieuse. En outre, cela empêche la confiance du public dans les institutions démocratiques et affaiblit la cohésion sociale, ce qui peut conduire à des tensions et même à des conflits.
Pour contrer efficacement la manipulation de l'information, l'éducation et la sensibilisation sont essentielles. Les gouvernements, Les géants du Web GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, et Microsoft), les organisations de la société civile ( Code for Africa, etc...) et les médias doivent collaborer pour renforcer la sécurité numérique et la protection des données des populations surtout les plus vulnérables notamment les femmes et les personnes vivant avec handicap. Cela inclut l'enseignement des compétences critiques nécessaires pour évaluer de manière critique les sources d'information et détecter les faux contenus en ligne.
C’était également l’occasion de découvrir de nouveaux outils numériques et de l’IA développés par des africains ou des internationaux pour lutter contre les fausses informations dont :
Dubawz : Application nigériane pour fact checker (vérifier) les audios des émissions radios ;
Trully : une application nigériane qui renforce la vérité qui s’adresse aux jeunes ;
My AIfactchecker : utilise l’IA pour vérifier l’authenticité des nouvelles et des messages sur les médias sociaux. Elle application nigériane ;
Chat VE : détecte les fake news en analysant les tendances avant que cela ne se produise. Ça marche sur X (twitter). Une application nigériane.
Prédiction media intelligente : une plate forme de vérification ou on peut voir les informations en vogue et aussi la véracité des informations surtout lors des élections.
Content library Meta : pour faire des recherches en ligne directement en vérifiant les informations.
Les médias traditionnels jouent un rôle crucial en tant que gardiens de l'information vérifiée et fiable. Ils doivent renforcer leurs pratiques éditoriales pour garantir l'exactitude et la véracité des reportages. De plus, une régulation appropriée des plateformes numériques est nécessaire pour limiter la diffusion de contenus manipulés et pour responsabiliser ceux qui en sont les auteurs.
La lutte contre la manipulation de l'information ne peut pas être menée isolément par chaque pays africain. Une coopération internationale et régionale est nécessaire pour partager les meilleures pratiques, renforcer les capacités techniques et élaborer des normes communes de transparence et de responsabilité pour les plateformes numériques.
En conclusion, la manipulation de l'information représente un défi majeur pour l'Afrique de l’ouest. Cependant, avec un engagement collectif en faveur de l'éducation aux médias, de la sensibilisation surtout envers les femmes et les couches marginalisées, de la régulation et de la collaboration, il est possible de limiter l'impact de cette pratique néfaste et de promouvoir un environnement médiatique plus sain et plus démocratique sur le continent africain.
Assétou Diarra pour NouvElles du Mali