
La question de la représentation des femmes dans les instances gouvernementales et politiques africaines demeure un enjeu majeur, malgré les progrès réalisés à l’échelle mondiale. Au Mali, la loi N°052, qui impose une représentation de 30% de genre notamment des femmes dans les organes de décision du gouvernement, est un exemple frappant de la législation en faveur de l’égalité. Cependant, son application reste problématique.
Le non-respect de cette loi dans plusieurs gouvernements successifs a des conséquences néfastes pour la démocratie et l'inclusivité. Les femmes sont ainsi marginalisées dans les processus décisionnels malgré les progrès législatifs. Cela limite leur capacité à influencer les politiques publiques et à participer activement à la transformation socio-économique du pays. Cette situation souligne le fossé entre les textes législatifs et la réalité sur le terrain, tout comme la nécessité d’une mise en œuvre plus stricte des quotas de genre pour garantir une réelle représentation des femmes.
Dans ce contexte de lutte pour l’égalité des genres, des femmes africaines continuent de s’imposer sur la scène mondiale, exerçant un pouvoir et une influence considérables dans divers secteurs. Selon la liste des 100 femmes les plus influentes du monde en 2024, publiée par Forbes, plusieurs figures africaines se distinguent, témoignant d'une évolution significative du rôle des femmes sur le continent et dans le monde.
Parmi elles, Judith Suminwa Tuluka, qui est devenue en juin 2024 la première femme à être nommée Premier ministre de la République Démocratique du Congo, incarne le changement dans un pays longtemps marqué par des instabilités politiques. Son ascension à ce poste clé est une victoire pour les femmes en politique et un symbole de la capacité des femmes africaines à exercer le pouvoir à haut niveau.
Mpumi Madisa, CEO de Bidvest en Afrique du Sud, est une autre figure marquante. En 2020, elle est devenue la première femme noire à diriger l’une des 40 plus grandes entreprises de la Bourse de Johannesburg. Sa réussite dans un secteur dominé par les hommes montre que les femmes africaines ont un rôle majeur à jouer dans le domaine économique et qu’elles peuvent réussir dans des environnements compétitifs.
Ngozi Okonjo-Iweala, directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce, continue de briller sur la scène internationale. Première femme et première Africaine à occuper ce poste, elle influence les politiques commerciales mondiales et œuvre pour le développement durable des pays en développement, prouvant qu’une femme peut diriger des institutions internationales avec succès.
Samia Suluhu Hassan, présidente de la Tanzanie, est un autre exemple inspirant. Elle est la première femme à diriger ce pays d’Afrique de l’Est, un rôle qu’elle a assumé après le décès de son prédécesseur en 2021. Son leadership a permis de faire évoluer les politiques sanitaires et économiques, et elle est devenue un modèle de gouvernance féminine en Afrique.
Mo Abudu, magnat des médias et fondatrice d’EbonyLife Media, est une autre figure influente. Elle a transformé l’industrie des médias en Afrique en créant une plateforme diffusée dans plus de 49 pays. Sa capacité à négocier des partenariats avec des géants mondiaux comme Netflix prouve le pouvoir économique et culturel des femmes africaines.
Ces femmes influentes montrent que, malgré les défis liés à l’application des lois sur la parité en Afrique, leurs semblables africaines prennent de plus en plus de place dans les secteurs clés du pouvoir et de l’économie. Leur influence dépasse les frontières continentales et s’étend au monde entier, redéfinissant les règles du pouvoir dans des industries telles que la politique, les affaires, les médias et le commerce international.
Ces leaders représentent un modèle de réussite et d’influence pour les générations futures, et un espoir pour les femmes en Afrique qui continuent de se battre pour l’égalité et la justice dans leurs pays respectifs.
Assétou Diarra pour NouvElles du Mali.