NouvElles du Mali est un site d’information dont la ligne éditoriale est dédiée aux thématiques féminines. On nous demande souvent si cela veut dire que nous ne traitons pas des sujets qui intéressent les hommes ? A ceux là nous répondons simplement que les sujets qui intéressent les femmes concernent plus les hommes. NouvElles du Mali existe justement pour apporter un peu d'équilibre dans le traitement des sujets liés au genre qui sont souvent peu estimés par les médias.
En exclusivité cette année, nous vous proposons votre nouvelle émission: A VOUS L'INFORMATION ! A vous l'information : votre émission qui va vous permettre de faire votre propre analyse des informations que vous rencontrez sur les réseaux sociaux.
NouvElles du Mali, L'information par les femmes et pour les femmes!
Le hijab, voile traditionnel porté par certaines femmes musulmanes, suscite depuis longtemps des débats et des controverses à travers le monde. Pour certains, c'est un symbole de modestie et de piété religieuse, tandis que pour d'autres, c'est un signe d'oppression et de soumission. Au Mali même si le port du hijab
n’est pas obligatoire, bon nombre de femmes le porte. Rappelons qu’en 2020, la population du Mali était estimée à 20,3 millions d'habitants, dont 49,9 % de femmes (Banque Mondiale, 2020).
Le port du hijab remonte à des siècles dans l'histoire de l'islam, et ses significations et pratiques varient considérablement d'une culture à une autre. Pour de nombreuses femmes, le hijab est un choix personnel et une affirmation de leur identité religieuse et culturelle. Elles considèrent le hijab comme un moyen de se conformer aux enseignements de l'islam et de maintenir leur modestie devant Dieu.
Cependant, il est important de reconnaître que le port du hijab peut aussi être influencé par des facteurs sociaux, familiaux et politiques. Dans certaines sociétés, les femmes peuvent se sentir contraintes de porter le hijab en raison de pressions sociales ou familiales, ce qui soulève des questions sur la liberté individuelle et le consentement.
Mme Djiré Assan, nous confie que le hijab est obligatoire dans leur famille car de plus en plus de filles sont laissées à la débauche par leurs parents. « On les voit se promener dans la rue pratiquement nues ». Elle fait partie de celle qui pense que l’habillement compte beaucoup pour les futures mères que ces filles seront dans quelques années. Selon elle tout cela contribue à inciter les hommes à violer les filles.
Mme Traoré Fanta, elle pense que le hijab est une pratique qui impose le respect dans les lieux de travail au Mali même si certaines le portent mais ne sont pas forcément de bonnes mœurs. Pour elle, le hijab c’est avant tout, une question de foi en la religion que nous pratiquons.
Quand à Fatima Tamboura, le port du voile est un choix vestimentaire qui ne doit pas être imposé par qui que ce soit. « Mon mari exige que je porte le hijab après 12 ans de mariage ».
Pour le jeune monsieur Cheick Cissé, le hijab est une ruse que les jeunes filles utilisent pour sortir de la maison et tromper la vigilance des parents. « s’il vous plait regarder en dessous des hijabs de certaines filles ! » Selon lui dès que ces filles sont loin de leur concession, elles enlèvent le hijab et le range dans leur sac jusqu’au retour.
En outre, le hijab est souvent au centre de débats tant sur le plan professionnel que personnel. Notamment en ce qui concerne le plan professionnel, les politiques gouvernementales sur le port de symboles religieux dans les espaces publics. Certains pays ont adopté des lois interdisant le port du hijab dans certaines situations, arguant que cela va à l'encontre des valeurs de la laïcité ou de l'égalité des sexes.
Dans ce contexte complexe, il est essentiel d'écouter les voix des femmes qui portent le hijab, afin de comprendre leurs motivations et leurs expériences. Pour beaucoup d'entre elles, le hijab est bien plus qu'un simple vêtement ; c'est un choix conscient qui reflète leur foi, leur identité et leur autonomie.
En fin de compte, la question du port du hijab ne peut être réduite à une simple dichotomie entre liberté et oppression. Elle soulève des questions profondes sur la religion, la culture, le genre et les droits individuels, qui méritent d'être abordées avec sensibilité et compréhension.
Mariam Kouyaté pour NouvElles du Mali