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Au Mali, comme dans de nombreux autres pays africains, les parents sont confrontés à un dilemme majeur lorsqu'il s'agit de la santé de leur nouveau-né : consulter un médecin ou recourir aux pratiques traditionnelles ?

Ce dilemme se pose particulièrement lorsqu'il s'agit de traiter des symptômes comme les pleurs incessants et les courbatures (ou mougou en Bamanankan), des manifestations fréquentes chez les nourrissons. Ces malaises peuvent inquiéter les jeunes parents, mais les solutions proposées varient considérablement, entre médecine moderne et médecine traditionnelle.

Mme Koné, sage-femme maître au Centre de Santé Communautaire de Sabalibougou (Bamako), explique que, dans le cadre de la médecine moderne, le terme "courbature" (mougou) n'existe pas en tant que pathologie distincte. Selon elle, les douleurs et les pleurs du nouveau-né peuvent être le signe de plusieurs causes sous-jacentes, y compris des maladies plus graves. 

Pour Mme Koné, il est tout à fait normal que les nouveau-nés pleurent, car ils s’adaptent à un environnement nouveau. Toutefois, elle met en garde contre certaines pratiques traditionnelles qui peuvent nuire à la santé de l’enfant. Par exemple, elle déconseille fortement de faire masser le nouveau-né par les tradipraticiens ou de lui donner des substances alimentaires autres que le lait artificiel prescrit par le médecin et le lait maternel, ce dernier étant considéré comme la meilleure source de nutrition, de croissance et de santé pour l’enfant. Selon la sage-femme, en cas de persistance des malaises, seule une consultation médicale pourra apporter un diagnostic précis et un traitement approprié.

Kadidiatou Sagara, une mère de neuf enfants vivant à Sabalibougou (Bamako), fait état de la réalité économique à laquelle de nombreuses familles sont confrontées. Bien qu’elle reconnaisse l’efficacité de la médecine moderne, elle souligne que celle-ci reste souvent inaccessible en raison de son coût élevé, ce qui pousse de nombreuses familles à se tourner vers les tradipraticiens, plus abordables. Pour elle, cette approche alternative constitue une solution réaliste, surtout dans les zones rurales ou les quartiers où les services médicaux sont rares ou coûteux.

Le Dr Amadou Diah, pédiatre au Centre de Recherche, d’Étude et de Documentation pour la Survie de l’Enfant (CREDOS), appuie les propos de Mme Koné en soulignant l’importance d’un suivi médical systématique du nouveau-né. Il explique que la période néonatale, qui dure de la naissance à 28 jours, est cruciale pour la santé de l’enfant. Après cette période, jusqu'à l'âge de six mois, l’enfant est considéré comme nourrisson. Selon lui, il existe un protocole strict en pédiatrie, comprenant des diagnostics et des traitements adaptés aux maladies spécifiques des nouveau-nés. Ce suivi inclut non seulement des examens médicaux réguliers, mais aussi un suivi du développement psychomoteur de la croissance physique (poids, taille) et de la nutrition.

Il met également l’accent sur l’importance des activités de chimioprévention du paludisme saisonnier (CPS) et des consultations prénatales (CPN), qui préparent les mères à prendre soin de leur bébé dès la grossesse et tout au long de la première année. Le Dr Diah insiste sur l’importance de l’allaitement exclusif pendant les six premiers mois de vie, car le foie du nouveau-né n’est pas encore mature pour digérer d'autres aliments ou médicaments. En cas de maladie, une prise en charge médicale précoce est essentielle pour prévenir les complications.

Ce dilemme entre médecine moderne et médecine traditionnelle est d’autant plus complexe dans des pays comme le Mali, où les services de santé sont souvent difficiles d’accès, et où les coûts des consultations médicales peuvent représenter un obstacle majeur. Si la médecine traditionnelle a longtemps été un pilier du système de santé communautaire, les progrès de la médecine moderne et les politiques de santé publique soulignent l’importance de l’allaitement exclusif, du suivi médical et de la prévention des maladies courantes du nouveau-né. Pourtant, dans un contexte où les ressources sont limitées, les parents se retrouvent dans une situation délicate, partagés entre deux mondes : celui de la science et celui des traditions.

Cependant, l’approche traditionnelle en matière de soins de santé pour les nouveau-nés reste populaire dans de nombreuses communautés maliennes. 

Mme Traoré, tradi-thérapeute expérimentée au marché de Daoudabougou, défend l’utilisation des plantes médicinales pour traiter certains maux du nouveau-né. Selon elle, les courbatures et les malaises des nourrissons ne sont pas seulement physiques, mais sont également liés à des croyances liées au surnaturel, à la sorcellerie ou à des forces invisibles. Pour elle, il est crucial de masser les nourrissons avec des plantes spécifiques, dès le septième jour de leur naissance et jusqu'à trois ans, afin de les protéger contre ces forces et de favoriser leur croissance dans un environnement paisible. Selon Mme Traoré, ces pratiques sont particulièrement efficaces dans un contexte malien, où certaines maladies de l’enfant ne trouvent pas toujours de réponses adéquates dans la médecine moderne.

Mme Sidibé mère 4 enfants habitant à Sébénikoro, nous témoigne le cas de son dernier bébé de 1an qui souffrait de diarrhées et de vomissements. Ayant épuisé les recours de la médecine moderne qui diagnostiqua une intoxication alimentaire, elle trouva refuge auprès d’une tradipraticienne au marché de Djicoroni-para qui finalement en deux jours arriva à soigner l’enfant. Selon elle “ même si mon premier réflexe a été l'hôpital, je me suis quand même dit qu’il fallait que je complète le traitement avec l’approche traditionnelle pour plus d’efficacité”.

Malgré les divergences d'opinion, un consensus semble émerger sur la nécessité d'une approche holistique, combinant les bienfaits de la médecine moderne avec les pratiques traditionnelles, tout en veillant à ce que ces dernières soient pratiquées dans le respect de la sécurité et de l'efficacité. Ce jumelage thérapeutique pourrait constituer la solution la plus équilibrée, permettant de répondre aux besoins de santé des nouveau-nés tout en préservant les traditions culturelles.

La santé des nouveau-nés au Mali, comme dans d'autres pays d'Afrique, doit être abordée de manière globale, prenant en compte à la fois les apports de la médecine moderne et les pratiques traditionnelles, tout en veillant à la sécurité des choix thérapeutiques. L’équilibre entre ces deux systèmes peut offrir une réponse plus complète et accessible aux défis de santé infantile, contribuant ainsi à améliorer la qualité de vie des enfants et des familles dans un contexte socio-économique parfois difficile.



Ismaila Diabaté pour Nouvelles du Mali.

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