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NouvElles du Mali, L'information par les femmes et pour les femmes!
Durant toute l’année scolaire 2018-2019, le Mali a connu plusieurs séries de grèves des enseignants des établissements primaire et secondaire s’étendant à plus de 5 mois environ.
Ces multiples grèves scolaires ont eu des effets néfastes sur
l’ensemble des couches de l’éducation au Mali, aussi bien les élèves, que les parents d’élèves et tout le secteur économique lié au monde scolaire (les cantines, les librairies, etc…). Cette grève qui a duré pratiquement toute l’année dans les écoles publiques a paralysé l’année scolaire de la plupart des élèves du Mali, même ceux qui sont dans les écoles privées.
Pendant que la quasi-totalité des établissements scolaires publics étaient fermés, les établissements privés des mêmes niveaux d’étude étaient ouverts sur toute l’étendue du territoire nationale. Les parents n’ayant pas les moyens d’inscrire leurs enfants dans des écoles privées, ont vu leurs enfants rester à la maison des mois entiers. Ces enfants dont les parents sont pauvres demeurent les perdantes victimes soit de l’inconscience des gouvernants ou de l’insouciance des enseignants. Durant ces longs mois de calvaire, l’école malienne est restée ankyloser comme si les différents protagonistes du secteur de l’éducation notamment le gouvernement, les syndicats de l’enseignement et les associations de parents d’élèves, se plaisaient à laisser la situation pourrir.
Les enseignants grévistes bien qu’ayant le droit de chercher les moyens d’amélioration de leurs conditions de travail, doivent penser à l’injustice que favorisent leurs actions sur les enfants.
D’après Mme Goita Sokonaba Kouyaté sociologue sortant de l’Université Paris Descartes (Sorbonne), « les enfants du premier cycle sont dans une phase où ils sont en pleine croissance c’est en ce moment que commence leur sociabilité dont l’une des étapes importantes devraient se réaliser à l’école par le biais des apprentissages. Un enfant bien encadré est l’image d’un adulte bien cultivé dans l’avenir. Les programmes d’une année scolaire normale doivent commencer le jour de la rentrée et clôturer essentiellement le jour du départ en vacances. De ce fait chaque seconde est précieuse. Quelques que soient les activités prévues à chaque instant des matières enseignées aux divertissements : sorties récréatives, jeux, etc… ; tout contribue à la formation de leur petit cerveau. »
Selon Mme Goita, les effets des grèves ne sont pas pareils chez les plus petits que les grands.
« Pour les enfants de la septième année à la terminale, l’impact est plus considérable. Ces derniers sont à une phase où la transformation du corps et la production d’hormones de croissance leur pèsent sans qu’ils s’en rendent compte pour la plupart.
Ils le vivent plus ou moins différemment suivant le mode de suivi des parents. Ceux-ci sont plus rusés que leurs cadets du fait de l’écart d’âge et de leur empressement vers la vie future.
Ils saisissent la moindre occasion pour tenter des choses nouvelles.
Entre ceux qui vont à la découverte du monde via les médias sociaux et ceux qui trainent dans les rues à prendre du thé, les conséquences semblent les même pour tous. Les vacances anticipées en pleine année scolaire perturbent les enfants, ils ne sont point fixés dans leur tête craignant d’un moment à l’autre la levée du mot d’ordre pour une reprise des cours le lendemain. Entre ceux qui arrivent à raisonner au minimum et ceux qui se consolent avec des stupéfiants dangereux pour la santé notamment les « Chicha ou Tramadol ».
Selon Mme Goita, même au terme des grèves et à la reprise des cours, il y aura des effets psychologiques chez les enfants « les plus petits sont déstabilisés comme au tout début de l’année scolaire avec les pleurs et les craintes de l’apprentissage, les plus grands cautionnent une paresse intellectuelle qui conduit au stress permanent et à la difficulté d’assimiler à nouveau les cours. C’est un retard colossal qui rattrapera nos enfants au fil du temps. Des successions de programmes inachevés baissent le niveau scolaire et le développement de certains fléaux comme la délinquance et l’ignorance ».
Fort heureusement les grèves ont pris fin et les élèves ont repris le chemin de l’école mais sont désormais condamnés à terminer des programmes en plein hivernage et à passer des examens repoussés au mois d’Août.
La semaine prochaine, retrouvez dans la même rubrique « le panier de la ménagère se vide ! »
Mme Mariam Kouyaté pour Nouvelles du Mali