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NouvElles du Mali, L'information par les femmes et pour les femmes!

Le sit-in que certains syndicats de la Police Nationale projettent de tenir ce lundi et demain mardi devant la direction générale de la police (DGPN) et le ministère de la Sécurité et de la protection civile (MSIPC) est un honteux chantage de quelques syndicalistes.

Ceux-ci étalent leur ignorance sur la place publique.   

« Le Bureau exécutif du Syndicat de la Police Nationale, en sa réunion extraordinaire du 11 mars 2019 autour du préavis cité en objet a décidé à l’unanimité de vous demander de bien privilégier le dialogue avec notre partenaire (la direction). En ces moments de grandes préoccupations sécuritaires de notre pays, nous estimons que le dialogue social que nous avons engagé n’a pas prouvé ses limites. C’est pourquoi nous venons à vous, camarade, vous informer qu’il est encore possible d’avancer dans le dialogue déjà engagé ».

Voilà en substance la correspondance envoyée par le secrétaire général du Syndicat de la Police Nationale, Daouda Cissé, à la Coordination des Syndicats de la Police. Responsable, une telle attitude tranche avec celle plutôt va-t’en guerre de la Coordination des Syndicats de la Police sous la houlette de Youssouf Fofana. Curieusement ce dernier semble en vouloir mordicus au ministre de la Sécurité intérieure et de la Protection civile, Général Salif Traoré, pourtant réputé être un homme de dialogue. La moindre des choses pour un syndicaliste n’est-elle pas de chercher à maîtriser les principes élémentaires de l’exécution du budget d’Etat ? Cela lui éviterait au lieu de se de ridiculiser avec des inepties.  

Depuis l’arrivée de Salif Traoré à la tête de ce département, de nombreuses actions ont été menées pour améliorer les conditions du personnel de la Police nationale. En quelques années seulement, 225 véhicules et de 227 motos ont remis par le gouvernement aux différentes unités de la police. Les salaires ont été revalorisés avec une revue à la hausse des primes et indemnités.

S’y ajoute le constat que le dialogue n’a jamais été rompu entre les syndiqués et leur administration de tutelle. Le directeur général de la Police, Inspecteur général Moussa Ag Infahi, a mis en place un cadre de concertation au sein duquel tous les problèmes sont discutés sans tabou.

Alors, question : quoi d’autre cherchent les initiateurs du sit-in ? Que visent-ils réellement ? Les intérêts de la police nationale ou certains ont-ils des contentieux  personnels à vider ainsi à travers ce genre de manif?   

Pas de prime globale alimentaire pour des élèves

Que retenir des doléances de cette fameuse coordination dans sa lettre du 8 mars 2019 envoyée au ministre de la Sécurité et de la Protection civile ?

Le paiement des per diem des 1er et 2ème tours de l’élection présidentielle de 2018 ? Selon le directeur général de la police, les gouverneurs des régions et les directeurs régionaux de police ont payé tous les per diem des éléments concernés.

Le rappel de la prime globale alimentaire de la dernière promotion des élèves sous-officiers de police ? Les textes administratifs sont clairs. Il n’y a pas de prime d’alimentation pour les élèves sous-officiers. Cette prime est strictement réservée aux fonctionnaires de police et non à l’élève sous officier en formation. « On ne peut pas écrire ce qui n’existe pas », souligne Moussa Ag Infahi.  

La qualité d’Officiers de police judiciaire (OPJ) pour les sous-officiers de police ? La question ne relève pas de la compétence du ministre de la Sécurité et de la Protection civile, ni du directeur général de la police nationale. La nomination des Officiers de police judiciaire relève des attributions du ministre de la Justice sur proposition du Procureur général. C’est le code de procédure pénale qui donne la qualité d’OPJ à certaines catégoriques d’agents. Pour autant, par une correspondance confidentielle en date du 20 avril 2018 que Le Challenger a pu consulter, le général Salif Traoré a saisi son collègue en charge de la justice. Pourquoi s’impatienter sachant bien que ni le ministre de la Sécurité ni le Dg de la police ne maitrise cet agenda ?

La réintégration de tous les éléments radiés pour indiscipline caractérisée ou des condamnations de justice ? Comment un syndicat crédible peut-il réclamer cela ? Certes, à la police, le droit syndical existe mais la grève est limitée. Il nous revient que le 21 mars 2016, jour de l’attaque de l’hôtel Nord-Sud, le comportement de certains radiés a été jugé intolérable par la hiérarchie. Les intéressés ont attaqué les décisions les radiant devant les juridictions compétentes. « Ils ont saisi les juridictions. On attend les décisions. Nous sommes respectueux de la légalité », explique le patron de la police.

Radié lui- même à l’époque où le regretté Sada Samaké était ministre, Youssouf Fofana a été réintégré sur décision de la Cour Suprême. Voudrait-il  se servir de sa position comme moyen de chantage qu’il ne s’y prendrait pas autrement. Il nous revient que l’intéressé a exigé du Dg de la police son affectation à la Compagnie de circulation. Ce dernier a opposé une fin de non-recevoir. Pourquoi la CCR ? Une question de sous ? Que se passe-t-il entre ce syndicaliste entre certaines anciennes autorités ?

La doléance relative aux concours professionnels ? Apparemment un faux débat. On peut difficilement comprendre que des syndicalistes prétendent remettre en cause des acquis obtenus grâce à leur combat. Le quota est fixé en fonction de la Loi de programmation de la sécurité. De même que les besoins en recrutement. Les syndicalistes veulent la suppression de l’épreuve de dissertation juridique. Ce qui est inacceptable. Depuis quand un syndicat se mêle de l’organisation d’un concours. Il n’est pas aussi possible d’organiser chaque année des concours professionnels. La limite d’âge à ce concours a été fixée à  50 ans en parfait accord avec les syndicats. Tout policier justifiant 5 ans de service et à 5 ans de la retraite est autorisé à faire le concours. Si cela n’est pas une avancée, ce n’est pas non plus un recul !

La revendication sur la mise à disposition des éléments de la fanfare de la police à d’autres unités ? Un faux combat dans la mesure où ils sont mis en confort au niveau du GMS et de la CCR. En attendant le recrutement d’une nouvelle promotion, ils peuvent attendre.

Il est de notoriété que les dédommagements liés aux événements de Kidal ont pris en charge par commission. A moins qu’ils soient devenus un puits intarissable pour certains.  

Des indemnités revues à la hausse depuis 2016

On se rappelle : c’est avec l’arrivée Salif Traoré que tous les policiers ont été dotés d’une arme individuelle au Mali. Une première dans l’histoire de la police nationale qui a fait l’objet de quelques critiques, notamment lorsque l’enfant d’une policière jouant avec l’arme de sa mère a malencontreusement tué son petit camarade de jeu. Combien de policiers ont oublié leurs armes quelque part ?

La revendication de la Coordination refusée est la dotation des éléments du Groupement mobile de sécurité (GMS), un service de maintien d’ordre, en arme individuelle. Les responsables de la police peuvent-ils prendre le risque de doter en armes les agents en charge de maintien d’ordre ? Sensibles à la situation dans laquelle évoluent les agents, le Directeur général a fait une dérogation à ce principe en dotant les éléments de GMS de Gao et Tombouctou d’armes. Ce qui justifie par la situation sécuritaire de ces zones. Mieux, tous les policiers déployés dans les zones à risques bénéficient de la prime dite « Haya», prime payée conformément aux procédures du ministère de la Défense. « Nous sommes l’une des polices les plus équipées de l’espace du G5 Sahel », a fait savoir Moussa Ag Infahi. 

Les initiateurs du sit-in étalent leur ignorance en visant le décret n°08-351/PRM du 26 juillet 2008 fixant le taux et les modalités d’octroi des primes alloués aux fonctionnaires de la police nationale. Ce décret a été abrogé depuis 2016 par un autre. En adoptant le décret n°2016-0413/P-RM fixant la liste, les conditions et modalités d’octroi et les taux des indemnités et allocations accordées aux fonctionnaires de la Police nationale, le gouvernement a revu à la hausse toutes les primes avant de créer d’autres.

Le chef peloton, le délégué poste de police et le chef de poste ont désormais une indemnité de responsabilité. Les indemnités de logements du corps des commissaires sont passées de 3250 FCFA à 100 000 FCFA. Les officiers n’ont plus 2 250 FCFA, mais 75 000  actuellement. Quant aux sous-officiers, ils ont 50 000 F CFA d’indemnités de logement contre 2000 en 2008. On peut citer d’autres cas.

La volonté politique s’est traduite récemment par l’adoption d’un nouveau statut très avantageux pour le fonctionnaire de la police. Ce statut comporte des avantages importants. C’est pour toutes ces raisons que le directeur général de la Police Nationale salue le soutien politique fort aux policiers maliens à travers l’engagement constat du Président de la République et le ministre de la Sécurité intérieure. Selon lui, le syndicaliste doit faire son combat dans les règles de l’art tout en restant légaliste. L’allusion est claire. Et l’on ne saurait mieux dire.

Chiaka Doumbia

Source: Le Challenger

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